Démarches et pratiques
Le rôle des observatoires de l’habitat et du foncierLes observatoires de l'habitat et du foncier (OHF) sont adossés aux programmes locaux de l’habitat (PLH) élaborés par les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. Généralisés par la loi Climat et Résilience de 2021, ils doivent notamment permettre aux EPCI de mieux connaître le potentiel foncier de leur territoire pour répondre aux besoins de logements en conjuguant les enjeux de mixité sociale, de répartition de l’offre, d’amélioration du parc de logements, de sobriété foncière et de nature en ville.
Des champs d’observation renforcés
Les OHF sont décrits aux articles L. 302-1 et R. 302-1-4 du code de la construction et de l'habitation. Ils doivent être mis en place au plus tard 3 ans après que le PLH a été rendu exécutoire et ont « pour mission d’analyser la conjoncture des marchés foncier et immobilier ainsi que l'offre foncière disponible », en s’appuyant notamment sur des éléments qui peuvent être regroupés en deux volets. Le premier est celui de l’habitat, qui comprend les champs d’observation suivis de longue date dans les PLH (parc de logements notamment sociaux, logements indignes, vacants, …). Le second volet, renforcé par la loi Climat et Résilience, est celui du foncier (recensement des friches, des potentiels de densification et de surélévation, espaces nécessaires au maintien des continuités écologiques...). L’observation des marchés fonciers et immobiliers est essentielle pour faire le lien entre les deux volets.
Un socle de données publiques
Conformément aux dispositions de l’article R 302 1-4 du code de la construction et de l’habitation, l’État met gratuitement à disposition des gestionnaires des OHF des données solides et faciles d’accès pour chaque champ d’observation réglementaire. Ces données, répertoriées sur le Portail de l’artificialisation des sols (cf. rubrique « Pour en savoir + »), sont notamment produites par le Cerema (Cartofriches, fichiers fonciers…), l’IGN (OCSGE, COSIA), l’Insee ou encore le service statistique du ministère chargé de l’urbanisme (Sitadel). L’enjeu pour les OHF est de mettre en cohérence localement les analyses liées à l’habitat, au foncier et au suivi des marchés. La loi précise qu’ils peuvent bénéficier d’appuis, notamment par les agences d’urbanisme et les établissements publics fonciers. Plus de 200 observatoires Une enquête nationale a été menée en 2024 auprès des EPCI par la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP) du ministère de l’aménagement du territoire et de la décentralisation. Elle a recueilli les réponses de près de 400 EPCI, soit 66 % des EPCI porteurs d’un PLH obligatoire ou volontaire. Une centaine d’observatoires sont opérationnels, et une centaine d’autres sont en cours de construction. Un besoin d’appui sur le volet foncier Cette enquête a révélé que les OHF, majoritairement pilotés par les services internes des EPCI (à 67 %), font appel à des appuis extérieurs notamment pour l’accès aux données. Les agences d’urbanisme sont en première ligne (à 43 %), suivies des départements (34 %). L’enquête a également mis en lumière des niveaux hétérogènes d’appropriation des champs d’observation obligatoires, et un besoin d’accompagnement particulièrement sur le volet foncier (en vert sur le graphique).
Un premier partage d’expériences au niveau national
Les EPCI répondants à l’enquête ont signalé leur intérêt pour des partages de bonnes pratiques. Aussi, un webinaire national a été organisé le 9 avril 2025 par la DHUP, le Cerema et la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme (FNAU). Suivi en direct par plus de 1 000 personnes, il a été l’occasion de partager deux retours d’expériences : celui de Rennes Métropole avec l’agence d’urbanisme de Rennes (Audiar), et celui de la communauté d’agglomération du Val de Fensch avec l’agence d’urbanisme d’agglomérations de Moselle (AGURAM). Ces retours d’expérience, particulièrement appréciés, ont détaillé les indicateurs et données mobilisés, ainsi que leur intégration dans le tableau de bord du PLH. Le webinaire a permis de présenter des outils d’appui à l'ingénierie locale : cartographie interactive UrbanSimul (Cerema), mesure ingénierie du Fonds Vert (ANCT), offre sobriété foncière (Banque des Territoires), exemples d’accompagnements par les DREAL Auvergne-Rhône-Alpes et Grand-Est. Le replay et les supports du webinaire sont disponibles sur le portail de l’artificialisation des sols (cf. rubrique « Pour en savoir + »).
• Gaultier Baratte • Bureau de la connaissance et des politiques foncières (AD3) Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages | Direction Générale de l'Aménagement, du Logement et de la Nature
A retenir
Dans le cadre des PLH, les Observatoires de l’Habitat et du Foncier (OHF) sont des outils de connaissance et d’analyse des dynamiques du logement et du foncier visant à éclairer la mise en œuvre des politiques publiques. Un webinaire national organisé en avril 2025 par la DHUP, le Cerema et la FNAU a permis de présenter les résultats d’une enquête nationale menée en 2024 ainsi qu’un éventail d’appuis à l’ingénierie et des retours d’expériences d’OHF opérationnels.
Au sommaire : Le mot de Maître Xavier Lièvre, représentant de la chambre des notaires de Paris à l’ORF et de Pascal Dayre, responsable du service de l’action foncière, Ville de Paris • Démarches et pratiques – Le rôle des observatoires de l’habitat et du foncier par Gaultier Baratte, Bureau de la connaissance et des politiques foncières (AD3) Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages, Direction Générale de l’Aménagement, du Logement et de la Nature – Le défi de la renaturation en contexte urbain dense et contraint par Delphine Gemon, Léa Grandpierre, Direction de l’aménagement et des déplacements, Est Ensemble• Foncier Juridique – Mise en place des sites naturels de compensation, de restauration et de renaturation par Violette Legros, DRIEAT / ORF
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